HISTOIRE
Choi Yong Sool
Né dans le village de Yeongdong (영동, province du Chungcheongbuk-do, non loin de la ville de Taegu) en Corée du Sud, Choi Yong-Sul (최용술, 崔龍述, 1904-1986) est orphelin à l'âge de deux ans, et élevé par sa tante. Il est ensuite enlevé par un certain Morimoto, marchand de bonbons sans enfants qui voulait probablement en faire son serviteur, en 1912. Cette pratique était courante pendant l'occupation de la Corée. Cependant, à cause de son tempérament très fort, Choi Yong-Sul parvint rapidement à fausser compagnie à Morimoto dans la ville de Moji, au Japon.Après cela, Choi voyagea jusqu'à Osaka, où il commença à mendier. Rapidement arrêté pour vagabondage par la police qui ne trouva pas de parents à qui le ramener, Choi fut alors envoyé dans un temple bouddhiste qui recueillait les orphelins à Kyoto, sous la direction du moine Wantanabe Kintaro.
Portrait of Master Choi
Choi passa deux années à étudier au temple, pendant lesquelles il éprouva de grandes difficultés à l'école et avec les autres enfants, à cause de son japonais approximatif et de ses origines coréennes. Son tempérament hargneux et ses difficultés à s'intégrer firent de lui un enfant bagarreur. Interrogé sur la façon dont il s'était orienté vers les arts martiaux, Choi raconta qu'un jour le moine Wantanabe l'interrogea sur ce qu'il voulait faire de sa vie, à quoi Choi répondit : "apprendre à me battre" en désignant les fresques murales du temple, qui représentaient des scènes de combat et qui l'avaient toujours fasciné.
En 1913, Wantanabe présenta Choi à Takeda Sōkaku, descendant d'une longue lignée de Samouraïs et 32e patriarche d'une forme de jujutsuconnue sous le nom de Daitōryū aikijūjutsu(大東流合気柔術). Le Daitōryū Aikijūjutsu est un système de combat à mains nues basé sur les techniques de sabre et le jujutsu des Samouraïs, notamment étudié par Morihei Ueshiba, fondateur de l'Aïkido, sous la direction de Takeda.
Il existe une controverse quant à l'enseignement reçu par Choi Yong-Sul chez la famille Takeda, mais toutes les versions s'accordent sur le fait que Choi Yong-Sul a passé plus de 30 ans dans l'entourage plus ou moins proche de Takeda Sokaku, et qu'il y a appris (formellement ou non) les techniques du Daitoryu Aikijujutsu, jusqu’à la mort du maître japonais en 1943.
Durant sa vie au Japon, Choi Yong-Sul se maria et en 1942 il eut un fils qu'il appela Choi Bok-Yeul.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Corée étant libérée de la domination japonaise, Choi Yond-Sul regagne son pays d'origine. Il arriva à Busan, puis continua jusqu’à Yeongdong, son village natal. Comme personne ne l’y attendait plus, il repartit vers Daegu et s'y installa.
Master Choi during a demonstration.
En février 1948, il rencontra Su Bok-Sup (서복섭), alors âgé de 24 ans, qui deviendrait son premier étudiant. Celui-ci était le fils du directeur d’une fabrique de Makju (une sorte d’alcool). Choi était vendeur ambulant de gâteaux de riz dans la rue pour subvenir aux besoins de sa famille et il venait à la fabrique pour récupérer des grains résidus de la fermentation pour nourrir son cochon. Un jour, une bagarre impliquant Choi éclata et Su descendit pour la stopper. C’est alors qu’il remarqua les techniques utilisées par celui-ci : elles lui étaient inconnues, bien qu’il fût à l’époque 1er Dan de Yudo (adaptation coréenne du Judo, héritée de la domination japonaise). Il le fit venir dans son bureau afin que celui-ci lui démontre ses techniques. Choi lui demanda alors de lui faire une prise de Yudo, mais lorsque Su s'exécuta, Choi contra aisément sa technique. Choi appelait alors sa technique Yawara (야와라 ;柔術, en coréen Yu Sul 유술) et Su prit sa première leçon dès le jour suivant. Quelques années après, Choi devint le Garde du Corps du père de Su. Su Bok-Sup est reconnu comme le tout premier ceinture noire de l'art connu aujourd'hui sous le nom de Hapkido, sous la direction de Choi Yong-Sul.
Au fur et à mesure de son développement, le Yu Sul devint Yu Kwon Sool (유권술 ;柔拳術), afin de se différentier du Yu Do, puis Hap Ki Yu Kwon Sool (합기유권술 ;合氣柔拳術), en référence à l'Aikijujutsu d'origine (le terme japonais Aiki se traduisant Hapki en coréen).
Le 12 février 1951, Choi et Su ouvrirent le Daehan Hapki-Yukwonsul Dojang (대한합기유권술도장). Choi choisit le nom de Yukwonsul pour son art parce qu’il pensait que le terme Yusul pouvait se confondre aisément avec le Jûdô (en Coréen : Yudo). Cette même année, ils firent leur première démonstration publique de Hapki-Yukwonsul à l’Université de Daegu. Parmi les élèves les plus importants du Dojang à cette époque figuraient Kim Moo-Hong(김무홍) et Moon Jong-Won (문종원).
Choi donnait également des cours privés chez lui, au cours desquels il forma notamment un certain Ji Han-Jaedès 1949 (bien qu'il fût très jeune à l'époque, il obtint bientôt le quatorzième diplôme de premier dan, et ouvrit sa propre école en 1956), ainsi que Seo In-Sun (élève de Moon Jong-Won), Han Bong-Soo (élève de Ji Han-Jae) et les frères Lee Joo-Bang (Hangul: 이주방, fondateur du Hwa Rang Do) et Joo-Sang (élèves de Kim Moo-Hong). Ce noyau dur d'élèves de "première génération" est connu pour s'être beaucoup entraînés ensemble pendant une certaine période qui a suivi, tantôt au Dojang de Kim Moo-Hong, tantôt à celui de Ji Han-Jae. Le frère de Seo In-Sun, Suh In-Hyuk (Hangul: 서인혁, fondateur du Kuk Sool Won), est également supposé avoir pris part à ces séances d'entraînement.
The Korea Hapkido Federation
Fondé en 1956 par les plus grands Maîtres de l'époque, elle est toujours la plus respectée des fédérations d'Hapkido dans le monde. Son bureau principal est toujours situé à Séoul, conservant l’aspect traditionnel du Hapkido. Le bleu et le rouge de l'emblème sont le Ying et le Yang (positifs et négatifs). La main représentée est celle du grand Maître Choi et elle a été dessinée par un de ses étudiants. L'écriture sur l'emblème a été ajoutée par le gouvernement Coréen en guise de reconnaissance de l'organisation.
EulJiKwan
Master Kim Yong Jin
Eul Ji Kwan, l’une des plus anciennes et des plus grandes écoles d'Hapkido doit son nom à l’un des plus grands généraux de l’histoire de la Corée, le général Eulji Mundeok. Comme l’histoire le raconte, il était un excellent chef, stratège militaire et agressif au combat.
Fondateur de l’Eul Ji Kwan, le Maître Kim Yong Jin a été l’un des premiers élèves du maître Ji Han Jae. Eul Ji Kwan a été créé le 1er octobre 1961, alors que Maître Kim était ceinture noire 7ème Dan. L'école se caractérise par une structure semblable à celle de l'armée et par l'agressivité de ses techniques, mettant l'accent sur l'efficacité plutôt que par des mouvements chorégraphiés.
Ju Ung Seo
Master Ju est né le 20 mars 1966 près de Jecheon en Corée du Sud. Il commence à pratiquer les arts martiaux avec le Hapkido à l'âge de 7 ans et, après 18 ans d'une pratique quotidienne, ouvre sa propre école, le "EulJiKwan Dojang" à Jecheon en 1991. Cinq ans plus tard, il commence à pratiquer le Teakgyeon et à l'enseignez quelques années après. Il est actuellement 8ème Dan d'Hapkido et 7ème Dong de Taekgyeon.
Le Grand Maître Ju est responsable de la région de Chung Cheong Buk Do pour la Korea Hapkido Federation, ainsi que l’instructeur officiel de la police de Jecheon. Master Ju a commencé à enseigner au début des années 2000 dans le monde entier afin d'introduire le Hapkido et le Taekgyeon à l'étranger. Chaque année, un nombre croissant de personnes suivent ses enseignements et ses élèves l'invitent à donner des séminaires dans de nombreux pays tels que la France, l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne, les Émirats arabes unis, le Portugal, la Bulgarie, la Grèce, le Royaume de Bahreïn, la Turquie, la Malaisie, le Maroc, le Ghana, l'Ouzbékistan, la Moldavie, l'Angelo, le Danemark, le Sri Lanka, l'Australie, le Brésil.
Master Ju Ung Seo
Il a fondé en 2013 le groupe de développement et de recherche sur les arts martiaux coréens, dont il est devenu président en 2015. Il a ensuite fondé en 2016 la "Euljikwan World Union" pour unifier les maîtres coréens et étrangers afin de promouvoir Euljikwan dans le monde. Son école, et aussi style, appelée Eul Ji Kwan, est principalement axée sur les contrôles articulaires. Cependant, il s'agit d'un style très complet comprenant de nombreux coups de pied, frappes à la main, techniques de chute et même des formes codifiées.